Fractures de stress: bas risque, ou haut risque?

Une fracture de stress signifie parfois une fin de saison prématurée pour un coureur ou une coureuse. Bien qu’un tel diagnostic semble préoccupant, seule une petite proportion des fractures de stress requiert une période de repos prolongé.

En effet, la plupart des fractures de stress sont dites « à bas risque ». Celles-ci nécessitent rarement des examens paracliniques comme l’imagerie médicale ou un repos prolongé. Par exemple, des emplacements classiques comme la crête tibiale postéromédiale, la diaphyse du deuxième métatarse ou la fibula peuvent simplement être gérées en fonction des symptômes.

Ces coureurs bénéficient généralement d’une pause de plusieurs jours. Peut-être jusqu’à deux semaines. Une fois qu’ils peuvent marcher sans douleur pendant 30 minutes, ils peuvent tenter un retour à la course. Le premier entraînement, cependant, sera seulement de 3 x 1 minute de jogging lent alternées avec 1 minute de marche. Le tout en s’assurant de ne pas ressentir de douleur. Lorsqu’ils auront complété cette étape, ils pourront graduellement ajouter des minutes de course et retourner à leur entraînement normal. Pas besoin d’arrêter complètement la course pendant 6 à 8 semaines comme il était coutume dans le passé!

À l’opposé, les fractures de stress « à haut risque » doivent être prises plus au sérieux. Celles-ci ont tendance à ne pas guérir aussi bien ou aussi rapidement, et à mener à plus de complications comme une mauvaise union ou une nécrose avasculaire. Les coureurs ayant une fracture de stress à haut risque doivent éviter la mise en charge et être référés à un médecin (idéalement en médecine sportive) afin de confirmer ou infirmer l’hypothèse diagnostique à l’aide d’imagerie médicale.

Si la fracture de stress à haut risque est confirmée, la personne sera en arrêt de course à pied pendant quelques semaines, mais aussi souvent en restriction de mise en charge. Un suivi en imagerie peut aider à déterminer le meilleur moment pour recommencer à appliquer des contraintes sur l’os. Dans des cas sévères, la chirurgie peut être indiquée afin d’optimiser la guérison osseuse.

Il est donc très important pour les kinésithérapeutes d’identifier une fracture de stress, mais aussi de différencier celles à haut risque de celles à bas risque. L’approche de traitement est complètement différente! Finalement, les recommandations relatives à la quantification du stress mécanique, aux exercices et aux modifications du patron de course et de chaussures devront être adaptées à la personne et au type de blessure.
 

Venez vous former avec La Clinique du Coureur à Bruxelles lors de mon passage en mai 2023.
Vous pourrez mieux identifier les fractures de stress, et traiter les coureurs à l’aide des dernières preuves scientifiques!

Jean-Francois Esculier, PT PhD
Conférencier et Leader de la cellule Recherche et Développement, La Clinique du Coureur

QR-code pour accéder à l'ebook gratuit de La Clinique du Coureur, qui inclut plusieurs outils cliniques :