La convention dans les médias

La semaine dernière, l'avenant à la convention M22 a été approuvé par le Conseil des ministres. Il sera bientôt publié au Moniteur belge, après quoi il entrera officiellement en vigueur. Suite à cela, le ministre Vandenbroucke a envoyé un communiqué de presse repris par les médias, au sujet duquel AXXON émet quelques réserves.


"Tarifs plus élevés pour les kinésithérapeutes conventionnés. Les tickets modérateurs pour les patients ne changent pas." Avec ce titre, Frank Vandenbroucke, le ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, fixe immédiatement ses priorités dans son communiqué de presse
 
Ce que dit le ministre est sans aucun doute correct, mais le communiqué de presse est dépourvu de certaines nuances importantes. Des nuances qui ont récemment été expliquées en détail par AXXON lors de notre audition à la Chambre.
 
En ce qui concerne l'"investissement significatif" de 99 millions d'euros, il n'est pas mentionné qu'il s'agit de la compensation prévue par la loi suite à l'augmentation du coût de la vie pour l'année dernière, que tous les prestataires de soins (et pas seulement les kinésithérapeutes) reçoivent avec un an de retard. En raison de l'inflation particulièrement élevée, toutes les Commissions de convention ont pu utiliser – à titre exceptionnel – une avance sur la masse d'index pour augmenter les honoraires à la mi-2022. Pour notre secteur, cette avance s'élève à 36 millions d'euros : il reste donc 62,8 millions d'euros disponibles pour cette année.
 
Frank Vandenbroucke admet que ce réajustement était nécessaire.
 
Le gouvernement investit effectivement 25 millions d'euros supplémentaires dans le secteur de la kinésithérapie. Répartis sur les plus de 45 millions de prestations effectuées annuellement, cela représente une augmentation moyenne de 0,55 € par prestation, ce qui reste une goutte d'eau dans l'océan plutôt qu'une revalorisation significative.
 
En indexant certains honoraires de façon sélective, la nouvelle convention mène, au mieux, à un honoraire compris entre 51,20 € et 57,20 € bruts/heure. Le kinésithérapeute fait donc encore et toujours partie des prestataires de soins de santé les moins bien payés en Belgique, comme l'a montré l'étude de Mind over Matter Consulting.
 
Rien ne change au niveau du montant ridicule octroyé pour les visites à domicile (1,13 € – 1,31 € pour les soins palliatifs).
 
La prime de crise de 1.197 €/kinésithérapeute (associé) est, selon AXXON, une occasion manquée d'octroyer à tous les kinésithérapeutes qui gèrent leur propre cabinet une compensation pour l'augmentation des coûts de l'énergie auxquels tous sont confrontés, quel que soit leur statut de conventionnement. Aux yeux de l'association professionnelle, les 16 millions d'euros disponibles pour cela auraient été mieux investis au niveau des honoraires ou de la prime qualité, qui n'a jamais été indexée depuis sa création en 2015. La promesse de "payer pour la qualité" n'a jamais été respectée.
 
Le ticket modérateur reste en effet identique pour les patients, malgré l'augmentation des honoraires. Ce n'est pas nouveau : les tickets modérateurs sont fixes depuis septembre 2019. À chaque augmentation des honoraires, le remboursement des soins augmente également, de sorte que le patient ne doive pas débourser plus qu'avant. 
 
Suite à ce communiqué de presse, le journal De Tijd a contacté notre président Peter Bruynooghe. Dans cet article, ce dernier indique qu'il doute du fait que les mesures proposées par le ministre Vandenbroucke pour inciter les kinésithérapeutes à adhérer à la convention aient réellement cet effet, comme vous pouvez le lire dans l'extrait ci-dessous.

AXXON, l'association professionnelle des kinésithérapeutes, doute que l'augmentation soit suffisante pour stopper une vague de déconventionnement. "Le budget est inférieur de 5 millions d'euros à ce que nous avions demandé. Cela ne suffit pas à compenser l'arriéré historique dont souffrent nos honoraires", a déclaré Peter Bruynooghe. 

De Tijd, 31/01/2023

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